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Parmi les grands projets de Pif-Collection, raconter quelques anecdotes de l'histoire des gadgets de Pif apparaît comme une rubrique incontournable. En l'abscence de contact avec d'anciens collaborateurs du journal Pif-Gadget et en particulier avec ceux du "service gadget", ces anecdotes sont issues de souvenirs personnels, de documents inédits et officiels.
Pour inaugurer cette rubrique, commençons par une malheureuse mésaventure survenue à un gadget qui ne semblait pourtant pas de raison avoir lieu, étant donné que 8 années auparavant, ce même type de gadget avait déjà été distribué dans le journal.
Cette "Gadget Story" illustre la lourde tâche pour un "service gadget" de trouver, de mettre au point et de commercialiser un gadget pour un hebdomadaire tel que Pif. Beaucoup d'entre vous ignorent sans doute cette "péripétie", mais si vous avez des précisisions, souvenirs ou informations à amener, vous savez quoi faire...
Par respect pour la vie privée des personnes, collaborateurs du "service gadget" et des entreprises, aucun des noms figurants sur les courriers ou documents internes ne sera cité, autre que ceux d'institutions publiques.
Voici l'histoire du "Dino-Mutant" ou, "la disparition des dinosaures"...
En 1984, les éditions VMS lançaient le gadget n°811 "la créature étrange", qui représentait un animal de petite taille distribué dans un petit sachet noir, de 10 modèles différents (tortue, grenouille, serpent...). Il fallait l'immerger dans de l'eau toute une nuit pour le voir grossir, de 6 fois sa taille originelle. Ce gadget fut ensuite réédité pour le n°1191 en janvier 1992 sous la forme de dinosaures présentés sous un blister de petite taille estampillé "Pif", ce gadget était importé de Taïwan et distribué conjointement avec un "kaléidoscope". Malheureusement, dès le lendemain de sa publication, la rédaction VMS reçut un avis concernant une saisie de requête relative par la Commission de la Sécurité des Consommateurs demandant des pièces justificatives concernant la conformité du jouet aux normes en vigueur. Ces documents furent transmis à la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes) dès le 29 janvier. Le 30, la rédaction reçut un courrier émanant de la DGCCRF informant que, malgré les tests de conformité effectués par un laboratoire compétent faisant autorité, et malgré les tests d'innocuité réalisés par une unité de pharmacologie clinique d'un hôpital, ils n'étaient pas suffisants pour conclure et apprécier la conformité à la norme, en clair, il y avait suspicion. Ce même courrier demandait que les lecteurs soient mis en garde par les risques éventuels à propos de ce gadget et pour compléter le tableau, un communiqué de presse (notamment radiophonique) allait être diffusé pour attirer l'attention les auditeurs sur ces mêmes risques.
Ce même jour, la rédaction de VMS adressa un communiqué à la presse qui informait que tous les documents attestants de la conformité aux normes avaient bel et bien été communiqués au ministère de l'Artisanat, du Commerce et de la Consommation. De plus, elle précisait que TOUS ses gadgets étaient soumis pour conformité aux laboratoires compétents et agréés par le ministère de l'Industrie. (ndlr : ce qui est vrai, des documents l'attestent). "Pour plus de sécurité, pour certains gadgets tels que "le Dino-mutant, un test spécial est demandé à l'Unité de pharmacologie-clinique à l'Hôpital de ... . C'est sur ces attestations que les Services de Douanes autorisent l'importation de ces objets." Dans le dossier fourni à la DGCCRF, les éditions VMS apportait l'exemple d'un gadget paru quelques semaines plus tôt et susceptible d'être avalé (les Artémias). Il y avait la liste des centre anti-poisons contactés pour leur signaler les risques d'appels à propos d'une absorption du gadget, ainsi qu'une lettre d'un centre anti-poison remerciant la rédaction VMS de les en avoir informés.. Un nouveau test fut alors demandé le 30 janvier auprès du Laboratoire National d'Essais, qui attesta à la non conformité du gadget, à cause de la tolérance de 5% de variation de volume maximal autorisé pour les jouets susceptibles d'augmenter de taille. Ces résultats furent transmis le 31 janvier à la rédaction qui prit les décisions suivantes :
La rédaction de VMS avait donc lancé un gadget qui avait été déclaré conforme pour le laboratoire agréé ainsi que par un hôpital ayant effectué des tests d'innocuité. Malheureusement, ces test auraient du conclure à la non conformité du jouet suite aux nouvelles législations en vigueur, le manque d'expérience du laboratoire en fut probablement la cause. Cette "gadget story" nous permet de mieux comprendre le difficile parcours pour un journal lorsqu'il s'agit de mettre sur le marché - et en particulier lorsque cela touche à l'enfance - un simple gadget, un petit jouet ou simplement un objet de prime. Les normes de conformités sont nombreuses et contraignantes, beaucoup de gadgets en vue d'être réédités non pas été qualifiés conformes suite aux nouvelles législations. Un communiqué à la presse du ministère du Commerce, de l'Artisanat et de la Consommation qui informe les auditeurs des risques potentiels avec ce gadget, voilà qui représentait une bien mauvaise publicité pour un journal en quête d'un nouveau souffle. Il est troublant de constater qu'en juin 92 le journal de Pif cessait de paraître durant 4 mois suite à une liquidation judiciaire. Même si tout cette histoire n'avait sans doute aucun lien de cause à effet, cela n'a certainement pas incité les parents à acheter ce journal à l'avenir. Du point de vue de la collection, il est bon de savoir que ce numéro sera probablement difficile à trouver en version "sous plastique" (et non "sous blister"), neuf avec ses gadgets, sinon peut-être existe-t-il des numéros neufs avec d'autres gadgets de remplacement divers. Voici la probable couverture qui fit office du numéro de remplacement du n°1191, un spécial en quelque sorte. Qui le possède ? Il sera d'autant plus difficile de réunir les variantes du gadget, dont en voici 6 :
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