Les Gadgets intelligents (parties 1 à 4)

Jean-Philippe CUNNIET a travaillé sur la conception, la fabrication et la commercialisation de petits gadgets pour des grandes marques alimentaires. Il nous présente son premier grand dossier.

Pif-Gadget a créé le GADGET INTELLIGENT

Si nous avons tous dit « j’aurai jamais cru possible de recevoir un appareil photo, un vrai chrono, ou un sous-marin qui fonctionne, avec mon Pif-Gadget », c’est grace à l’intelligence et à la matière grise de l’équipe Gadget, que je salue ici.

En effet, les contraintes étaient nombreuses.

Un gadget « intelligent » est un gadget qui correspond au moins à l’une des caractéristiques suivantes :

- Il exploite « intelligemment » les techniques de fabrication les plus modernes, afin d’avoir un prix de revient très bas (le budget est toujours très réduit, car plus le gadget coute cher, moins le magazine fera de bénéfice, puisque le prix de vente est fixé d’avance).

- Le gadget s’inspire d’objets courants, mais est conçu « économiquement ».

- Il distrait, mais il rend aussi les utilisateurs (enfants) plus « intelligents »

- Il éduque

Ce concept a été souvent imité mais rarement égalé. Il existe (ou il a existé) quelques revues et BD dans le monde qui ont réussi le challenge de continuer à créer et innover, sans céder a la facilité de l'important de gadgets "tout faits".

Je voudrais passer en revue tous les "successeurs" de PIF dans ce domaine du "gadget intelligent" pour enfants.

Comme beaucoup d'entre vous, je suis certain que les gadgets de Pif-Gadget ont activement participé à notre éducation à tous. Pas seulement à nous distraire ou à nous amuser, mais vraiment à nous éduquer. C'est pour cela que je veux remercier ici tous les créateurs de gadgets, pour n'avoir pas cédé à la facilité du "bout de plastique idiot", et pour avoir sans cesse chercher à renouveler les idées. Ils ne travaillaient pas seulement pour gagner leur "croûte", mais vraiment par passion. La même passion qui anime l'équipe de Pif-Collection à maintenir et enrichir sans cesse ce site internet commémoratif du "gadget intelligent".

De nos jours, il faut aller vite. Tout va trop vite. Alors, on ne prend plus le temps de concevoir, de créer. Soit on copie, soit on achète des produits déjà existant et on colle son nom (sa marque) dessus. C'est trop facile. Les créateurs de gadgets de PIF étaient avant tout des inventeurs.

Les contraintes à surmonter

Comment trouver une idée de gadget originale pour amuser les lecteurs, quand le gadget doit avoir les contraintes suivantes :

- être innovant
- coûter moins de « quelques » centimes à la fabrication
- peser moins de « quelques » grammes de plastique
- ne pas être coupant (pour ne pas déchirer le plastique de l'emballage)
- ne pas être trop volumineux, afin de ne pas trop prendre de place en rayon
- être facile à monter par les jeunes
- ...mais intéresser aussi les "moins jeunes"
- ne pas être dangereux
- ne pas déplaire aux professeurs (certains gadgets ont été confisqués en classe, dommage..)
- plaire aux filles autant qu'aux garçons
- pouvoir parfois être fabriqué tres rapidement afin de coller à l'actualité
- être collectionnable (si possible) pour faire acheter plusieurs magazines (ça peut être utile financièrement pour l'éditeur)

J'ai travaillé pendant 7 ans dans la conception et l'importation de gadgets promotionnels pour des marques alimentaires telles de Danone, Kellogg's, Bahlsen... et je sais que ces contraintes ne sont jamais faciles à suivre. Aussi, on tombe souvent dans la facilité : NE PAS INVENTER, mais simplement acheter (à bas prix en Chine) des gadgets déjà existant, déja "créés" par d'autres, et "Offert par...." sur le plastique ou sur l'emballage.
Ainsi, on retrouve le même yoyo, freesbee ou autre gadget dans plusieurs produits ou magazines.

Ainsi, on retrouve toujours les mêmes jouets "classiques" et rien de très original.

Ce qui fait aussi le succès de Pif-Gadget, c'est d'avoir osé "prendre des risques" et lancer des gadgets qui - peut-être - n'allaient pas plaire aux lecteurs. Les flops ! Il y en a eu... mais sans les flops, il n'y aurait pas eu les "succès" et autres "super gadgets" qui nous ont tant amusé.

Les revues à gadget pour les enfants

Nous allons étudier ensemble quelques revues destinées aux enfants :

1. Picsou Magazine ( France )

Editeur : Disney Hachette SNC
Immeuble Oméga - 10 rue Thierry Le Luron
92592 Levallois PERRET Cédex

Edité par Disney Hachette Presse, l'équipe Gadget de Picsou magazine ne travaille qu'avec des importateurs de gadgets et de primes publicitaires, et n'a jamais vraiment fait concevoir un gadget spécialement "Picsou" ou entièrement original. Sans doute pensent-ils (avec raison) que la notoriété des personnages Disney ne nécessitent pas "en plus" d'avoir les gadgets les plus originaux du monde (alors que Pif-Gadget en avait "un peu plus besoin"). C'est vraiment dommage.

Quand je suis allé les rencontrer (il y a bientôt 10 ans) pour leur vendre quelques gadgets originaux, ils m'ont vite répondu qu'ils ne travaillaient toujours et qu'avec 2 ou 3 fournisseurs (des importateurs), et qu'ils ne voulaient pas étendre leurs sources.

Il y a peu, en France, de BD pour cette tranche d'âge, et Disney a surement le monopole ("Le Journal de Mickey", "Picsou Magazine" sont des best sellers) donc ils n'ont pas encore besoin d'étre "plus originaux que les autres"... jusqu'à ce qu'arrive Tchô.

Nous avons tous connu les gadgets (à parution très irrégulière et toujours en carton à construire) dans les pages de Picsou, à l'époque ou Pif-Gadget était encore publié.

Quand Pif-Gadget a cessé de paraître, Picsou a arrêté la publication de gadgets (car il n'y avait plus de concurrence), mais depuis quelques petites années, ils ont décidé d'inclure systématiquement un gadget avec chaque numéro, sous cellophane. Un gadget peu original en général, provenant de l'importation. C'est déjà ça.

L'autre BD de Disney Hachette Presse, l'hebdomadaire "Le Journal de Mickey" (France) incluait pendant longtemps des maquettes papier/carton, des jeux de plateau, etc.. mais seulement depuis 1998 environ insèrent-ils des gadgets plastiques environ 1 à 2 fois par mois. Sans grande créativité. C'est bien dommage.

A noter, "la magiboîte à lumière" (au numéro 151) qui ressemble énormement au « véritable projecteur » du PIF 63.

Si vous voulez en savoir plus voici quelques sites internet :
http://picsouman.free.fr/
http://chez.com/picsoucollection/
http://picsoumag.free.fr/php3/decouvrir.php3?page=1&pas=10
http://donaldville.free.fr/pm14/
http://www.duckhunt.de/
http://www.disney.dk/andersand
http://www.duckburg.dk/
http://bdplus.free.fr/donrosa/
http://eega.net/covers/extra.html
http://www.kleinpo.com/
http://coa.duckburg.dk/coa/index.php
http://disneyrevues.free.fr/
http://www.multimania.com/coverbd
http://www.akuankka.fi/
http://www.imada.sdu.dk/~haagerup/ddc/fr/index.html
http://picsoumag.free.fr/
http://dominique.chiaretto.free.fr/

2. Micky Maus Magazin ( allemand )

Si les francais sont connus pour leur sens du bricolage, les italiens pour leur goût du design et des couleurs vives, il est certain que les allemands ont le sens de la technicité et de l'ingéniosité, et - modernisation des techniques d'injection plastique aidant - les allemands des éditions "Ehapa Verlag" (www.ehapa.de) nous présentent dans Mickey Maus Magazin, les plus "beaux" gadgets depuis Pif-Gadget.

En Allemagne, le marché de la BD mensuelle pour enfants est très "encombré" et la concurrence fait rage. Il fallait donc, même à un titre diffusant les aventures du Mickey, profiter de l'avantage "gadget".

"Ehapa Verlag" a ensuite développé le concept, et publie maintenant de très nombreux magazines à gadget pour enfants. La liste de tous les magazines de Ehapa est disponibles sur le site internet http://ehapa.funonline.de/magazine/splash_magazine.html.
Parmi les meilleurs "porteurs de gadgets", on trouve surtout :

"Micky Maus Magazin" (crée en 1951)

Site internet : http://www.disney.de/micky-maus-magazin/

"Lowenzahn Magazin"
"Benjamin Blumchen" (pour les plus jeunes)
"Wendy" (pour jeunes filles aimant les chevaux)

Site internet : www.wendy.de

Le magazine norvégien "Donald Magazin" reprend souvent les mêmes gadgets de "Micky Maus Magazin" de Ehapa Verlag. (site internet www.donald.no)

Depuis son lancement en allemagne en 1951, plus de 1.000.000.000 d'exemplaires de Micky Maus Magazin ont été imprimés. Oui, UN MILLIARD !!
De quoi faire plaisir aux enfants depuis bien longtemps.

Parmi les primes originales récentes, on peut parler du mini jeu de Golf en plastique avec parcours à monter en carton.


3. Astrapi ( Editions Bayard, France )

Site internet de l' éditeur : http://www.bayardpresse.fr

Bayard Presse, avec les titres de BD Astrapi (pour les jeunes) et Pom d' Api (pour les très petit), est avant tout un éditeur "éducatif" - depuis toujours. Aussi, leurs revues ne peuvent se permettre d'insérer trop de "jouets gadgets" plastiques, et préfèrent diffuser régulièrement des jeux de société en carton ou en papier.

Astrapi est un Bimensuel créé en 1978, et qui s'adresse aux enfants de 7 à 11 ans.
Rien de très original quand on est limité au "papier" pour faire des gadgets.

copyright BAYARD Presse

4. Tchô (Editions Glénat, France )

Site internet de l'éditeur : éditions Glénat - Tchô

Puis, en Octobre 1998, le premier numéro de Tchô est publié par les jeunes éditions Glénat, et - en s'appuyant sur le succès des albums cartonnés Titeuf - tente d'atteindre le succès en commercialisant un mensuel au format innovant, avec un personnage innovant (Titeuf). Pour "piquer des lecteurs" à Picsou Magazine (c'est la même "cible" de lecteurs), Ils se devaient donc d'avoir également des gadgets également très innovants... et comme Glénat n'avait pas de "culture enfant de bonne famille" à respecter, et rien à perdre en temps que "mensuel BD", ils ont osé.

Rien que le format de "Tchô" est innovant : Il faut le déplier, le plier, le lire dans tous les sens, le prêter et le gribouiller !

la couverture et le gadget de Tchô n°15

Depuis son premier numéro, Tchô a publié - par exemple - les gadgets suivants : Le Kaka Kikol (n°45), une fausse morve de nez, ou bien encore les cheveux de Titeuf, qui sont tous des créations originales de l'éditeur.

Tchô était la première BD pour enfants, à oser etre "un peu impertinente", ce que Disney ne peut pas se permettre. En effet, si les mots "péter" et "crotte de nez" sont dans le vocabulaire des enfants de France, ils ne sont pas encore rentrés dans celui de Disney (et ce n'est pas prêt d'être le cas).

Pour suivre l'actualité de Tchô, vous pouvez vous inscrire à la Tchô Newsletter sur le site suivant : s'inscrire à la newsletter

5. Les revues pour adolescentes : "Bravo Girl", et "Madchen !"

Comme les BD et magazines allemands sont peuplés de gadgets (suivis de près par les magazines italiens), il faut noter que Bravo Girl et Madchen !, deux titres d'éditeurs concurrents, sont très compétitifs et créatifs (à cause de leur concurrence justement !) sur la création de gadgets pour les jeunes adolescentes allemandes.

Si on trouve plus facilement des idées de gadgets pouvant amuser un jeune enfant pour quelques 50 centimes (de francs), il est bien plus difficile de tenir le même budget pour des jeunes adolescentes qui ne se suffiront pas d'un simple "gadget". Elles demandent mieux, mais le prix du magazine ne permet pas d'envisager un prix de revient du gadget guère plus élevé.

Parmi les primes les plus créatives, nous retrouvons les idées suivantes :

1°) du "maquillage" imprimé sur un plastique

2°) ou encore des mèches de cheveux longs "postiches" rouges ou bleus à s'accrocher dans les cheveux pour faire "comme si on s'était fait une mèche"

3°) une planche en plastique transparente montrant différentes coiffures pour jeunes filles, et permettant de glisser sa propre photo d'identité à l'arrière (comme au dans les fêtes foraines) pour voir "de quoi j'aurai l'air avec cette coiffure".

Pas mal pour quelques centimes....

6. Dino arrive en France

Pour augmenter le nombre de BD à gadgets en France, l’éditeur allemand Dino arrive en France avec plusieurs titres : "Futurama", "Simpsons" et "Digimon". Déjà publiés en Allemagne, ces titres portent très souvent un gadget, comme a l’époque de Pif-Gadget.

copyright PANINI

Pour plus d’informations :
www.dinoag.de
http://www.panini-dino.de/

7. YPS ( Allemagne )

Pendant de nombreuses années, Pif-Gadget revendait à YPS en Allemagne les droits de publications de quelques séries et surtout, des gadgets de Pif. Après 25 ans et quelques 1255 gadgets, YPS – le petit frère allemand de Pif-Gadget – a été racheté par Ehapa, l’éditeur de la BD concurrente "Micky Maus Magazin" en Allemagne, qui a vite décidé d’arrêter la publication de YPS.

les 4 premiers numéros de Yps avec des gadgets bien connus (merci à ypsfanpage)

Pour plus d’informations, voir :
www.ypsfanpage.de


8. Les confiseurs à gadgets

Le succès de Pif-GGadget a donné l'idée à quelques confiseurs de se lancer dans l'aventure : inclure un gadget avec leurs bonbons. Parfois, on se demande même quel est le vrai métier de ces confiseurs. Est-ce que Chupa-Chups vend des sucettes, ou bien des gadgets ? Est-ce que Kellogg's ou Kinder Suprise vendent des aliments ou des primes en plastique ? Pour ses produits "achat d'impulsion", bien souvent le vrai motif à l'achat est le gadget plus que l'aliment, et là aussi, c'est l'originalité du gadget qui fait acheter plusieurs fois. En effet, un vendeur ne gagne d'argent que si l'achat est renouvellé souvent. Il faut donc renouveller les primes.


Kinder Surprise

Kinder Surprise s’attaque à la fabrication de gadget encore plus difficiles et contraignants à fabriquer que les gadgets PIF, étant donné qu’ils doivent être plus petits que les gadgets de Pif pour pouvoir tenir dans un capsule plastique minuscule, et doivent être moins coûteux également, et surtout (surtout !) être collectionnables.

La matière grise de l’équipe gadget de Kinder permet également de faire tenir un nombre parfois impressionnant de petites pièces, encastrées les unes dans les autres lors de l’emballage, et qui – une fois déballées – permettent de construire des objets plusieurs fois plus grands que l’emballage lui même (voir le Toboggan réalisé en 1998 par exemple).

Parmi les gadgets les plus « intelligents » (également déjà vu dans les pages de Pif-Gadget), on retrouvera :

1. Une visionneuse d’images

2. Un mini canon à boulets

3. Les singes grimpeurs

4. Le Véhicule Suspendu


5. Le Toboggan (très long)

6. Le Circuit de voitures

Chupa Chups

Site internet : http://www.chupachups.com

Chupas Chups, pour convaincre les enfants (et parfois les adultes comme nous) de succomber à l’envie d’une succette, ont investi en recherche et developpement pour créer des objets amusants mettant en scène leurs sucettes.

Pour décorer le sapin de Noël par exemple, la firme espagnole avait inclus dans ses produit des petits croquets plastiques en forme de « ? » que l’on enfoncait dans la tige de la sucette, et qui permettait de… suspendre des sucettes (à l’envers) sur le sapin familial, comme une boule de Noel. Amusant !! Ça donnait vraiment envie d’acheter de nombreuses sucettes pour se faire un sapin très original.

Une idée simple, économique, mais digne d’un Pifos, car le résultat était vraiment amusant.

Chupa Chups a récemment continué sur cette lancée, avec la commercialisation de plusieurs jouets « avec un emplacement spécial-sucettes »), comprenant un kit écolier (pour les garcons), un kit de maquillage (pour les filles).

Pif-Gadget avait déjà diffusé la sucette sifflante, maintenant commercialisée par Chupa Chups.

Nestle / Kellogg’s

Les fabricants de Céréales également utilisent les gadgets pour encourager l’achat d’impulsion de leurs produits. Le paquet de Céréales prend ici la place du Pif-Gadget Hebdomadaire, mais les primes restent (souvent) tres « pensées ». Voici quelques exemples récents :

1. La Cuillère Zig Zag (Nestle, France)

2. La Calculatrice (Post Cereals, USA)

6. Les gadgets des Fast Foods

Parmi les « descendants » de Pif-Gadgets, il faut aussi compter les fast food. Leurs « gadgets » se sont très nettement améliorés ces dernières années. Voir par exemple le coffre à trésor gonflable Burger King !

9. Les fabricants de primes publicitaires

Facegear

Chaque année, les méthodes d’impression se perfectionnent. A l’époque de PIF, la technologie 3M pour fabriquer cette prime n’était pas encore au point. Les « autocollants-déguisement » pour le visage, commercialisés par Facegear www.facegear.com et imprimés par le fabricant de post-it 3M en amérique auraient surement retenu l’attention de l’équipe Gadget.

Pouvoir fabriquer un gadget pour un prix de revient de « quelques centimes » seulement a souvent necessité des prouesses techniques. Il faut en effet éliminer (ou réduire au maximum) tout travail manuel (le plus coûteux) et essayer d’utiliser au mieux les techniques de fabrications les plus automatisées (sans intervention manuelle couteuse) - c’est à dire aussi les plus modernes.

A l’époque de Pif-Gadget, les imprimeurs spécialisés (dans l’impression sur pvc) savaient fabriquer des autocollants, des transferts à sec (décalcomanies), des transferts pour la peau (tatouages temporaires) et des transferts textile. On a souvent vu ces techniques utilisées pour des gadgets Pif.

Parmi les gadgets de Pif sachant détourner des techniques industrielles pour arriver à fabriquer des objets à bas prix, on trouve notamment le holster de PIF (qui utilise la technique de soudure HF haute fréquence, que l’on utilise pour fabriquer des pochettes plastiques pour écolier ou des portes chéquiers en pvc que distribuent les banques, par exemple). Cela « économise » la couture manuelle que nécessite normalement un holster. Il fallait y penser.

Vous pouvez me contacter par email : Jean-Philippe Cunniet